Partenaire majeur

Portrait : Yves Guillemin

Figure emblématique du CSB, Yves Guillemin fait partie des dirigeants essentiels à la vie d’un club. Toujours prêt à aider à tous les niveaux, on le connait également pour sa très belle plume et sa capacité à trouver les mots justes ! 

Portrait 👇 

Bonjour Yves, comment vas-tu ? 

Ca va comme quelqu’un qui affiche 66 ans au compteur, mais qui croit en avoir toujours la moitié dans sa tête …

Une saison de plus au CSB, ça en fait combien ? 

Et oui encore une, j’attaque ma 27ème année comme dirigeant au CSB ! je crois d’ailleurs que je vais arrêter de dire que c’est la dernière, car dès qu’arrive septembre, j’ai cette boule au ventre, synonyme de manque, qui me pousse à continuer malgré les mille bonnes raisons d’abandonner qui jalonnent le chemin d’un bénévole …

D’où te viens la passion du rugby ? Parle nous de tes années en tant que joueur ? 

Le rugby a toujours été présent dans mon entourage, par mon grand-père de Saint-Claude, ou mon père au Stade Dijonnais. Né à Beaune, j’ai débuté au CSB à l’école de l’incontournable et regretté Georges CHABROST. Mais c’est à Dijon, que j’ai définitivement attrapé le virus du rugby, où j’ai eu la chance de rencontrer des gens fabuleux, ils sont gravés dans mon cœur,  pour vivre huit années inoubliables au RC DIJON, alors à l’apogée de son histoire. Club familial unique en son genre, avec à l’époque une des meilleures formation de Bourgogne, et surtout un esprit  merveilleux par ses valeurs d’humanité et d’amitié. Une sale blessure au genou, avec opérations à répétition, vint malheureusement briser ma  joie de jouer retrouvée, ce qui sans doute précipita ma reconversion comme dirigeant. Voilà pour résumer un parcours somme toute anecdotique, avec heureusement des 3èmes  mi-temps mémorables, qui m’accordaient bien plus de temps de jeu que les autres, comme on dit aujourd’hui. 

Pourquoi il est important pour toi de continuer à aider le club ? Explique-nous tes missions ? Un message pour ceux qui hésite à devenir bénévoles ?

D’une part parce que je dois aimer ça, de l’autre parce que si tout le monde s’arrête à la moindre contrariété de son égo, comme souvent, il n’y aura plus de bénévoles dans les clubs. Et puis quand on aime, on ne se pose pas de questions on vit sa passion tout simplement. Personnellement, je suis revenu au club quand mes deux fils Geoffrey et Stephen, bizarrement ont décidé de jouer au rugby, en bleu et blanc durant près de 20 ans. Alors comme parent, naturellement j’ai accompagné et aidé, puis très vite j’ai pris une licence de dirigeant aux côtés de Serge VOISENET alors président, et Didier LACHAUX qui lui succéda. A l’époque nous étions une bonne bande de copains, souvent dans l’expectative avec peu de moyens financiers, mais plein d’idées et d’envie, pour accompagner au mieux les gamins.  Tellement de bons moments sportifs, festifs et de voyages partagés sans modération, que du bonheur ! Mais je retiendrai surtout les années d’entente avec le CS NUITS et autant de bons copains là-bas. La demi-finale de championnat de France Balandrade juniors devant 2000 personnes  fut l’apothéose d’une belle aventure humaine.

Aujourd’hui je ne m’occupe plus du tout du sportif, je me propose là où on a besoin de moi comme tous mes amis bénévoles le font au quotidien pour le club de leur cœur. 

Sans bénévoles, les associations meurent doucement, bientôt il faudra payer tout le monde, c’est lamentable. Être bénévole, c’est un choix personnel et moral, d’offrir son engagement à un club,  quelque soit l’importance de la mission : le tenir est donc un devoir : c’est pourquoi on ne critique pas un bénévole, on l’honore ou on le remplace. Donner de soi sans notion de titres ou de statuts, dans l’humilité et la simplicité, pour partager la joie d’être utile, c’est plutôt rafraîchissant dans un quotidien aseptisé par le besoin de paraître avant d’être. Il est évident qu’ on manque terriblement de mains, voire de petites mains, notamment les jours de matches, mais on essaie de s’adapter quand même, sauf que ça use. Le bénévole, se paie du respect et de la reconnaissance des autres, avec comme seule prime la victoire de ses  joueurs qu’il aime ! C’est peut-être pas très ludique comme passe temps aujourd’hui, mais redonner un peu de ce qu’on a reçu, permet de pérenniser dans le temps une forme de bienveillance envers les autres. Alors j’en appelle aux jeunes anciens, n’hésitez plus, rejoignez-nous dans la maison bleue, c’est toujours la vôtre …

Un joueur et/ou une saison du CSB qui t’a marqué ? 

Délicat de dissocier un joueur, il y en a tellement eu de très bons, ou une saison tant l’histoire du club est riche. Mais si je fais un flash-back très personnel de ce que j’ai vécu, je citerai en particulier : 

– la première montée en 3ème division nationale et les chevauchées d’un Gérard DESBOIS qui affolait les défenses tel un Jo Maso ! 

– La finale du championnat de France Honneur de la bande à Serge VOISENET avec la Duche Thierry DUBOIS son capitaine guerrier en fer de lance !

– La première montée en Fédérale 2 avec un Ninas LOUBET royal au faîte de sa gloire derrière le pack monstrueux de Régis TOTI !

– La remontée en Fédérale 2 avec notre inoubliable mentor de la nouvelle ère, Cédric DESCAILLOT qui a révolutionné le club sportivement, conjuguée avec l’apothéose de la légende du club, 20 ans en équipe première, Thomas DROT !

– Et bien sûr la montée historique en Fédérale 1 avec  THOMINATOR BOCCON  et le dernier “Papa” Thomas GENEVOIS en proue, venu pour presque rien, nous apporter son expérience et sa forte personnalité pour relever ce défi impensable ! 

Désolé car chaque génération a été marquée par des grands noms et des grandes heures, mais il faudrait faire un livre en 10 tomes … 

Que penses-tu de l’évolution du club ces dernières années ? 

C’est une évidence, au regard du parcours depuis plus de 10 ans, que le club est à l’avènement de son histoire tant sportive que structurelle et frappe désormais à la porte de l’élite nationale. C’est surtout le constat que le travail colossal d’ André GOICHOT, avec sa restreinte mais fidèle équipe, a payé, malgré les difficultés, pour faire du CSB un club complet dans toutes ses lignes. Notre école de rugby, avec notre charismatique et efficace Karim MALEK à sa tête, est un fleuron que tout le monde nous envie aujourd’hui. Nous en sommes très fiers et le meilleur est à venir en terme de formation. La touche féminine prend aussi de plus en plus de place à tous les niveaux, ça casse les clichés dépassés et surtout ça dynamise notre efficacité : une équipe va naître prochainement, on s’en réjouit d’avance.

Voilà pourquoi, même s’il m’en veut un peu parfois, je ne regrette pas ma plus belle action pour le club, quand, alors qu’on  était au bord du gouffre financier, j’ai demandé à mon ami André de reprendre les rênes, faute de combattant, pour sauver le club. Il faut le savoir, que ça plaise ou non, sans lui on ne parlerait pas d’un nouveau grand stade aujourd’hui …

Un mot sur la saison à venir ? 
J’espère vraiment que ce nouveau pari de la Nationale 2, sera gagné sur le terrain, pour André déjà et nos dirigeants,  pour nos fidèles partenaires et la ville de Beaune, qui nous ont poussés à l’accepter, pour que nos gamins rêvent de bleu et blanc, pour nos vrais supporters, et surtout pour Hugh CHALMERS et tout son staff qui font un travail de fond assez exceptionnel.

On y croit, mais il va peut-être falloir se mettre à gagner moche, plutôt que perdre joliment … 

Quel était ton métier ?  Quelles sont tes autres passions ? 

J’ai travaillé 40 ans dans le carton ondulé dans le groupe SMURFIT KAPPA (ex SOCAR), commercial à Dijon d’abord puis à Nuits comme directeur commercial, grâce à un personnage unique et génial, Gérard Parnalland, qui m’a sorti de l’ornière, après de longues études mouvementées conclues d’une mention “sait lire et écrire” ! comme quoi il ne faut jamais rien lâcher dans la vie.

Ma famille est naturellement ma première passion. Si le rugby en est une grande, j’en ai une autre depuis toujours, qui fait souvent sourire, pour l’histoire et la philosophie du peuple amérindien. Il vivait de la nature sans se l’approprier, et fut victime du plus grand génocide des occidentaux, passé quasiment sous silence celui-là. 

Une anecdote et/ou citation pour terminer ?  

Quand j’étais responsable de l’École de rugby, au grand tournoi de Montchanin réservé aux benjamins, j’avais par erreur inscrit aussi nos minimes ! A l’arrivée au stade Lucien-Parriat, mon ami Jean-Luc SLOMINSKI enfant du pays, vient me voir et me dit que les entraîneurs des autres clubs sont impressionnés et inquiets par les gabarits de notre équipe 1 : “Ouah Beaune deux équipes en benjamins c’est vraiment costaud cette année”  … Vous imaginez la suite et le soulagement de nos adversaires ! 
Sauf qu’il a fallu occuper tout le monde, séance photo club prolongée pour nos minimes, du coup supporters de leurs copains benjamins ! mais côté entraîneurs dirigeants au chômage technique, il ne restait que la grande buvette avec l’accueil chaleureux et compréhensifs de nos hôtes pour tuer le temps … Effets collatéraux obligent, le retour à Beaune fut compliqué, avec en point d’orgue, un nouveau dirigeant s’écroulant à genoux devant son épouse, qui n’a pas cru une seconde au remake de la demande en fiançailles … on ne l’a jamais revu depuis !  Pas trop fier, devant les parents,  mais à l’époque on s’arrangeait au caveau et on a bien rigolé : aujourd’hui pas pareil …. 
Voilà qui image  mon côté fantasque parfois, mais personne n’est parfait non plus. 

Merci Yves et à bientôt !

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